Vichy Complice
En France, Pierre Laval est revenu aux affaires le 16 avril 1942, avec des pouvoirs accrus. René Bousquet, un fidèle de Laval, accède aux fonctions de Secrétaire général de la Police de Vichy. Son homologue en zone occupée est Jean Leguay. Au Commissariat Général aux Questions Juives, Louis Darquier de Pellepoix, dévoué aux Allemand, succède à Xavier Vallat. Côté allemand, le général Oberg exerce désormais le commandement supérieur des S.S. et de la police allemande avec, pour adjoint, le colonel Knochen.
Le 11 juin, Eichmann réunit à Berlin Dannecker, chef du Service des affaires juives de la Gestapo en France, et ses homologues de Bruxelles et de la Haye. Il transmet l’ordre d’Himmler de transfé- rer au camp de concentration d’Auschwitz un grand nombre de Juifs en provenance du sud et de l’ouest de l’Europe. Il est convenu que 100.000 Juifs seront déportés de France et que Vichy devra prendre en charge les frais de leur transport et leur ravitaillement. Des négociations sont alors enga- gées avec le gouvernement français et ses représentants, Bousquet, Leguay, Darquier de Pellepoix et Laval, en vue de l’arrestation et de la déportation des Juifs de France. Pour des raisons techniques, Dannecker réduit les exigences allemandes à 40.000 Juifs.
Le 16 juin 1942, Bousquet, lors d’une rencontre avec Oberg et Knochen, s’engage à livrer aux Allemands 10.000 Juifs apatrides de zone libre. Le 2 Juillet 1942, lors d’une conférence décisive, Bousquet accède aux demandes de Knochen: la police française procédera aux arrestations des Juifs étrangers en zone libre comme en zone occupée. Le 4 juillet, Laval propose à Dannecker que les enfants âgés de moins de seize ans d’origine étrangère, se trouvant en zone sud, soient déportés avec leurs parents. La question des enfants juifs de zone nord ne l’intéresse pas. Une fois l’accord établi, les préparatifs s’intensifient. Il est prévu que 28.000 juifs seront arrêtés dans le Grand-Paris. 900 équipes d’arrestation sont mises sur pied. La Gendarmerie, la Garde mobile, la Police judiciaire, les gardiens de la paix sont mobilisés.