Rivesaltes

Centre de « regroupement familial » créé le 10 décembre 1940. A la demande du ministère de l’Intérieur, le secrétariat d’Etat à la Défense nationale met à la disposition de la préfecture des Pyrénées-Orientales, le 10 décembre 1940, la plus grande partie du camp militaire de Rivesaltes, le camp Joffre, qui deviendra un centre de regroupement familial. Les premiers internés, transférés du camp d’Agde, arrivent le 7 janvier 1941. A la fin du mois, de nombreux enfants les ont rejoints. Le camp se remplit rapidement, recevant des internés des camps de Brens, de Gurs, d’Argèles et d’Agde. Les conditions climatiques y sont très dures. Rivesaltes est situé sur un plateau pierreux, infesté de moustiques et sans végétation, exposé à la tramontane; le vent y souffle continuellement, glacial l’hiver et brûlant l’été. Les femmes et les enfants sont séparés des hommes. La population est constituée de familles juives, espagnoles et tsiganes, ces dernières étant passibles d’internement dans les camps français en tant que nomades.
En avril 1941, les Juifs sont isolés dans l’îlot B qui apparaît particulièrement inconfortable. Les baraques sans électricité y sont infestées de vermine. L’alimentation est insuffisante et les enfants souffrent de malnutrition. Entre mars et juillet 1941, trente internés de l’îlot B décèdent; parmi eux, plusieurs bébés de moins d’un an.
Le 3 août 1942, Rivesaltes est bouclé. Le premier convoi de déportation part le 11 août, suivi de sept autres qui, échelonnés jusqu’au 5 octobre, emmènent près de 2.000 personnes dont 135 enfants. A la fin de l’été, Rivesaltes devient un centre de triage pour tous les Juifs de la région susceptibles d’être déportés.

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