Les organisations juives
Dès le début de la guerre et d’une manière plus intensive après l’armistice, les organisations juives centrent leur action sur l’assistance. Elles doivent agir en dépit des tentatives allemandes de contrôler et de réduire leur champ d’activité dans une volonté méthodique d’isoler la communauté juive. Le Comité de coordination des oeuvres de bienfaisance du Grand-Paris créé sur pression des services allemands en janvier 1941 laisse la place à l’Union Générale des Israélites de France. L’UGIF rassemble dans les deux zones presque toutes les organisations juives à l’exception du Consistoire qui refuse obstinément d’y participer et qui continue à dispenser aux Juifs le produit de ses collectes tout en multipliant les protestations solennelles à Vichy.
Le rôle de l'UGIF fera l'objet de polémiques pendant et après la guerre. Si les allemands n’ont pu s’appuyer, comme ils l’espéraient, sur cette organisation pour planifier et structurer les déportations d’enfants, il sera reproché aux responsables de n’avoir pas procédé à l’évacuation des foyers de l’UGIF qui devinrent, en 1943 et 1944, les cibles privilégiées des ultimes déportations. Cependant l’action de l’UGIF a permis à des milliers de Juifs de survivre grâce à l’aide substantielle qu’elle leur apportait, et de nombreuses organisations tout en appartenant à l’UGIF (La fédération des sociétés juives de France, les Eclaireurs israélites de France, l’OSE) ont réussi à s’en servir pour couvrir leurs activités clandestines. Quant aux principaux responsables de l’UGIF, ils furent presque tous déportés.