Les Milles

Premiers internés le 7 septembre 1939. Fermé le 18 avril 1940 puis rouvert au mois de mai avec quatre hôtels-annexes du camp. A partir de juin 1940, centre officiel d’émigration. Jusqu’en juillet 1942, 10.000 personnes sont passées par ce camp.
Le camp est situé dans une fabrique de tuiles et de briques, à la sortie ouest du village des Milles, près de Marseille. Les premiers internés arrivent le 7 septembre 1939. La plupart sont des antinazis de pays en guerre avec la France, originaires d’Allemagne ou d’Europe Centrale.
Le 18 avril 1940, le camp est fermé sur décision des autorités militaires et les 1.800 internés doivent alors choisir entre l’engagement dans la Légion étrangère ou dans des unités de prestataires de l’armée française. Certains furent libérés. Les 400 prisonniers restants sont transférés au camp de Lambesc, près d’Aix-en-Provence. Cependant, en mai 1940, le camp reçoit à nouveau des ressortissants du Reich, allemands et autrichiens. Les détenus sont plus de 3.000 et des annexes sont créées dans quatre hôtels de Marseille pour les femmes internées avec leurs enfants.
A partir de juin 1940, Les Milles et ses annexes deviennent les seuls centres d’émigration recon- nus officiellement. Jusqu’en juillet 1942, 10.000 personnes passent dans ce camp, dans l’espoir d’obtenir un visa d’entrée dans un pays d’accueil, ce qui s’avère très rare.
Dès le 3 août 1942, le camp est bouclé par 170 gardes mobiles régionaux et les sorties sont inter- dites. Les représentants des oeuvres actives dans le camp arrivent à convaincre
les parents de la nécessité de se séparer de leurs enfants de moins de 18 ans que les Etats-Unis acceptent d’accueillir. Le 10 août 1942, le camp est le théâtre de séparations déchirantes. Dès le soir du même jour, 262 internés sont enfermés dans des wagons à bestiaux. Ce premier train de déportation s’ébranle le lendemain à 8 heures. Un second convoi quitte Les Milles le 13 août avec 538 déportés hommes et femmes. D’autres départs s’échelonnent jusqu’au 10 septembre 1942. Les femmes et enfants non déportés regagnent l’Hôtel Terminus (annexe du camp) tandis que les autres internés sont dirigés vers différents camps du Midi.
Le 29 septembre 1942, le commandant du camp, Robert Maulavé est suspendu de ses fonctions et écroué avec quatre gardiens pour avoir refusé de participer à l’organisation des déportations et pour avoir favorisé des évasions. En novembre 1942, le camp est réquisitionné par la Wehrmacht. Les derniers internés sont dirigés sur la Ciotat.

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