Les enfants d’Izieu

Le 6 avril 1944, des militaires allemands, conduits par des membres de la Gestapo de Lyon com- mandée par Klaus Barbie, investissent le foyer d’enfants juifs du village d’Izieu (Ain). Ce foyer est dissimulé dans la montagne au-dessus du Rhône sous le nom de Colonie d’enfants réfugiés de l’Hérault. Aucun des 45 enfants n’a pu s’échapper; mais l’un d’entre eux est libéré quelques kilo- mètres plus loin, à Bregnier-Cordon, car les Allemands apprennent qu’il n’est pas juif. Transférés de la prison lyonnaise du Fort-Monluc à Drancy, où ils resteront une semaine, puis déportés, le 13 avril 1944 par le convoi N°71, les 44 autres enfants ont tous été assassinés.
Presque tous ces enfants, d’origines diverses (14 nés en France, 7 en Algérie, 8 en Belgique, 7 en Allemagne, 7 en Autriche, 1 en Pologne) avaient déjà perdu un de leurs parents, ou les deux, déportés en 1942. Nombre d’entre eux avaient été sortis clandestinement des camps de Vichy et transférés en zone libre par des responsables de l’O.S.E. (Oeuvre de Secours aux Enfants) dont Madame Sabine Zlatin et son mari qui les avaient amenès en avril 1943 à Izieu, alors en zone d’occupation italienne. A l’abri des policiers de Vichy et de la Gestapo, ces enfants connurent un répit passager. Mais en septembre 1943, les Allemands envahirent cette zone et la menace d’une rafle se précisa. En l’absence de Madame Zlatin, partie à la recherche d’un nouveau refuge, la Gestapo de Lyon, agissant sur dénonciation, déclencha l’opération qui mit fin à l’existence de ce foyer d’Izieu. Des 7 éducateurs, qui accompagnèrent les enfants jusqu’au bout, seule a survécu Léa Feldblum. Elle témoigna avec Sabine Zlatin au procès de Klaus Barbie à Lyon en 1987, 43 ans après la rafle. Le sort des enfants d’Izieu est devenu le symbole des 11.000 enfants juifs de France, exterminés dans la terreur et la barbarie des camps nazis.

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