Gurs
Camp ouvert le 25 avril 1939 pour abriter d’abord des réfugiés espagnols. Entre août 1940 et juin 1944, 19.774 détenus y sont internés, en majorité Juifs ressortissants du Reich. Premier grand convoi de déportation le 6 août 1942. Entre 1939 et 1945, 1.074 décès suite aux mauvaises conditions de vie, dont 820 Juifs badois.
Situé dans le département des Basses-Pyrénées, le camp de Gurs est l’un des camps les plus importants de la zone non occupée. Sur un terrain de près de 80 hectares, Gurs est ouvert le 25 avril 1939 lors de l’arrivée d’un millier de réfugiés espagnols. Le camp est composé de 428 baraques en bois. Les camps des hommes est séparé de celui des femmes par une allée centrale.
Evaluée à 19.000 hommes en mai 1939, la population diminue fortement en mai 1940. Certains détenus réussissent à quitter la France, d’autres s’évadent, et un contingent non négligeable s’engage dans la Légion étrangère. Entre le mois d’août 1940 et le mois de juin 1944, 19.774 personnes y sont internées. 15.810 d’entre elles sont originaires des territoires du Reich (la majorité ayant été expulsée du pays de Bade, de la Sarre et du Palatinat), et presque toutes juives. A Gurs comme ailleurs, les internés changent souvent de camp. Les mouvements les plus importants interviendront en 1941. Entre l’hiver 1940 et mars 1943, 8.000 personnes sont transférées à Gurs, dont un fort contingent de Juifs en août 1942, novembre 1942 et février 1943.
Le premier grand convoi de déportation est formé le 6 août 1942, le deuxième le 1er septembre 1942. En février et en mars 1943, près de 2.250 internés de Gurs sont déportés. En avril 1943, il ne reste plus que 2.385 internés dont le quart est constitué de Juifs d’origine allemande. Ils seront progressivement transférés vers d’autres camps. Entre 1939 et 1945, 1.074 personnes, dont 820 Juifs badois, succombèrent aux conditions effroyables à Gurs.